Courir 4 marathons de suite ? Facile !
28 Sep 2020
Que diriez-vous de partir pour un petit jog le dimanche matin à Sherbrooke et de terminer votre course à Montréal 25 ou 30 heures plus tard ? Voilà une bonne idée de ce qu’est le sport de l’ultra marathon. Avec des distances de 50km, 80km, 100km et l’ultime 160km, cette discipline regroupe l’ensemble des courses plus longues que le traditionnel marathon de 42,2km.
Ne s’improvise pas ultra marathonien qui veut. Une bonne préparation physique est nécessaire en plus d’avoir l’équipement, la nutrition une équipe de soutient du tonnerre. Avec tous ces éléments et un bon entraînement rigoureux, vous pourriez peut-être devenir athlète d’ultra.
La plupart des ultra-marathons s’effectuent en sentier, dans la montagne et dans la forêt, bien que certains d’entre eux soient courus sur route. Un aspect attirant des ultras est que chaque parcours sera très différent en termes de terrain, de dénivelé positif et de difficulté. Tous ces aspects sont à prendre en considération lorsque l’on choisit son événement afin de se préparer adéquatement en termes d’entraînement.
Au sujet de l’entraînement, celui-ci demande une importante quantité d’heures par semaine sur une période de six à douze mois minimum. La préparation commence avec une quantité conservatrice de kilomètres, établie en fonction de l’expérience et du niveau de forme au moment du début de la préparation. Le volume d’entraînement sera augmenté de 5 à 10% par semaine. Par la suite, les semaines suivantes seront constituées majoritairement de sorties ayant pour but de développer les capacités aérobiques. Ces semaines ont comme objectif d’amener le coureur à courir « confortablement » pour une durée d’environ 3 à 4 heures. Environ quatre mois précédents l’événement, des entraînements comportant davantage d’intensité seront ajoutés à la semaine d’entraînement d’environ 15 à 20 heures à ce point de la préparation. Pour l’ensemble des entraînements, ceux-ci seront préférablement fait sur un terrain ayant des caractéristiques semblables à ceux de la course convoitée.
Bien que l’entraînement soit très important, d’autres aspects des ultra-marathons le sont potentiellement encore plus. Parmi ceux-ci, on compte la nutrition, le matériel utilisé et la mise en place de son « crew » ou équipe d’accompagnement. La nutrition est « ultra » importante. Même les professionnels évoluant à l’internationale ne sont pas toujours en mesure de réussir à ce niveau. Échouer dans l’élaboration de sa stratégie nutritionnelle ou dans son suivi durant l’épreuve peut mener à de gros problèmes digestifs et potentiellement, un DNF (Did Not Finish) à côté de son nom dans les résultats. Non, Il n’y a personne qui veut un DNF. Durant l’entraînement, il est important de tester sa nutrition et d’habituer graduellement le corps à performer et digérer en même temps. Il est évidemment possible d’aller puiser de l’énergie dans ses propres réserves de lipides mais cette option ne sera pas optimale à long terme. Par la suite, le matériel utilisé est aussi à ne pas négliger. Un coureur d’ultra sera en mouvement pendant une durée de 4 à potentiellement 35 heures selon les courses. Il est donc primordial de demeurer confortable avec des vêtements adéquats et du matériel léger préalablement testé en entraînement. Le matériel à transporter par le coureur varie en fonction de la distance et de la course choisie. Celui-ci comprend habituellement la veste d’hydratation munie de poches pouvant accueillir la nutrition du coureur, une lampe frontale pour la nuit, des vêtements plus chaud et d’autres objets que l’on souhaite ne pas utiliser comme la couverture de survie, un sifflet ou une cloche à ours. Les différents événements ont une liste de matériels obligatoires à respecter à défaut de ne pas pouvoir débuter la course. Finalement, pour les événements plus longs, le coureur peut avoir droit à une équipe qu’il forme lui-même pouvant lui apporter du soutien durant la course avec une station de ravitaillement personnalisée contenant sa nourriture préférée, des vêtements secs et des surtout, du support moral. Vous pouvez maintenant constater que le monde de l’ultra est tout à fait particulier et demande une grande préparation.
Pour ma part, j’ai découvert ce sport dans les dernières années avec ma passion grandissante pour les sports d’endurance. Il y a 4 ans, j’ai commencé la course à pied et je me suis rapidement dirigé vers les plus longues distances de course à pied sur route. J’ai fait beaucoup de demi-marathons et un marathon durant mes deux premières années dans le sport. Par la suite, je me suis mis au triathlon et j’ai effectué le Ironman de Mont-Tremblant en 2018. Toutefois, bien que j’étais fier de mon accomplissement, je savais que mon corps pouvait aller encore plus loin. J’avais le goût de voir où je pouvais me rendre avec seulement mes jambes et ma tête. C’est à ce moment que j’ai découvert le monde de l’ultra. C’était pour moi un moyen de me fixer des objectifs à la hauteur de ce que je voulais accomplir dans cette discipline. De plus, cela représentait une opportunité en or de joindre trois de mes passions, soit la course à pied, le sport d’endurance et la nature. J’ai toujours été fasciné par la force du mental et j’ai toujours voulu mettre la mienne à l’épreuve et voir ou est ma réelle limite, si elle existe.
Courir pendant plusieurs heures peut sembler presque impossible et c’est ce qui est attirant pour moi dans les ultras. Rassurez-vous, la marche ou le « power-hiking » est commun dans ces événements pour préserver l’énergie, surtout dans les montées. Toutefois, je vous assure que la force du mental est grandement mise à l’épreuve et ce, à de multiples reprises, durant un tel effort. Si ce sport pique votre curiosité et que vous vous sentez capable d’accomplir un tel défi, un kinésiologue peut vous aider dans votre progression vers cette ligne d’arrivée. Il est très important de ne pas augmenter drastiquement son volume de course, car des blessures seront au rendez-vous. Une évolution saine dans la course à pied est de mise, avec un marathon pour débuter, et ensuite les plus petites distances d’ultras. Pour ma part, j’ai débuté en 2019 avec un 55km et j’ai couru en 2020 un 80km. Je suis présentement en préparation pour le mythique 160km au Bromont Ultra les 10 et 11 octobre. Une chose est certaine, ce sport demande un investissement de temps et de volonté important. Par contre, les aventures vécues, les amitiés créées dans le petit monde de l’ultra et les paysages incroyables sont aussi agréables que le fait de traverser le fil d’arrivée. C’est un sport où la progression est beaucoup plus mise de l’avant que le but final, une progression dans laquelle l’on devient non seulement un meilleur coureur, mais une meilleure version de nous-même. Il faut apprendre à être patient et à écouter son corps ainsi qu’à respecter la nature qui nous entoure, car la montagne ne pardonne pas.
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Auteur : Vincent Auger cand. B.Sc. kinésiologie et athlète d’ultra marathon
Révision : Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP cand. DESS Nutrition et Neutrigénomique