Pour en savoir plus sur le diabète

16 Août 2019

Par Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP

Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP

Parlons diabète, cette maladie qui affecte 5 à 10% de la population canadienne et près d’un canadien sur quatre passé l’âge de 75 ans.

Départageons d’amblé les deux principaux types de diabètes que sont le type 1 qui est génétique ou auto-immun et le type 2 qui est un ‘épuisement’ du pancréas ou une résistance des cellules à l’insuline. Cet article portera sur le diabète de type 2 puisque nous avons tous un rôle central à jouer sur cette maladie.

Comme mon dernier article sur l’épigénétique le décrivait, nos comportements et habitudes ont un impact certain sur l’expression de nos gènes et peuvent donc agir en prévention du développement de maladies chroniques tel le diabète. À l’inverse, de mauvais comportements ou habitudes nous dirigeront droit dans le mur.

90 à 95% des diabétiques sont de type 2 et cette statistique pourrait bien gonfler encore de par le fait que les ‘nouveaux’ diabétiques soit les adultes qui développent un diabète finissent presque tous avec une résistance à l’insuline.

Le site www.preventiondiabète.ca propose une liste de facteurs de risque qui vous permettra de vous situer et propose même un test maison pour calculer votre risque relatif. Voici les facteurs :

  • Le sexe : les hommes sont plus vulnérables que les femmes;
  • L’âge : le risque augmente à mesure que l’on vieillit;
  • Le surplus de poids;
  • Le tour de taille élevé, soit la graisse accumulée autour de l’abdomen;
  • Le niveau d’activité physique et les habitudes alimentaires;
  • L’hypertension artérielle;
  • Des glycémies anormalement élevées dans le passé;
  • Pour les femmes, avoir donné naissance à un bébé de plus de 4,1 kg (9 livres);
  • L’hérédité;
  • L’origine ethnique : autochtone, africaine, asiatique, latino-américaine, etc.
  • Le niveau de scolarité.

 

Si jamais vous pensez que les inconvénients du diabète se résument à prendre une pilule et surveiller son alimentation, gardez en tête que les complications communes du diabète touchent la perte de la vue, l’amputation des orteils et des pieds, les problèmes circulatoires incluant infarctus et ACV ainsi que les troubles neurologiques. Cette maladie n’est pas à prendre à la légère et il vaut mieux prévenir que guérir puisque les saines habitudes de vie à adopter prennent parfois du temps à s’intégrer dans nos vies.

Au niveau alimentaire, il est à noter qu’une consommation de produits raffinés comme le pain de farine enrichie, les pattes blanches, les desserts commerciaux et les produits sucrés participeront tous au développement du diabète de type 2.

Le point commun de ces aliments est de faire augmenter rapidement le sucre sanguin. Celui-ci étant élevé, le corps produira de l’insuline afin de faire entrer le sucre dans les cellules. Jusque-là, tout va bien puisque c’est exactement ce qui devrait se passer.

Par contre, lorsqu’il y a production à répétition d’insuline en grande quantité, les cellules du corps commencent à se tanner de la présence de l’insuline et à perdre leur sensibilité. Ceci étant, elles s’ouvrent de moins en moins facilement pour accueillir le sucre et le pancréas doit donc produire plus d’insuline pour faire le travail. Vous commencez peut-être à voir le cercle vicieux si la quantité d’insuline augmente puisque les cellules se tanneront alors encore plus rapidement et s’ouvriront de moins en moins au sucre.

Ce petit jeu peut perdurer durant quelques mois ou plusieurs décennies jusqu’à ce que le sucre sanguin demeure toujours élevé ou pire encore, jusqu’à ce que le pancréas déclare la grève générale et décide qu’il ne peut plus produire d’insuline. Dans un cas comme dans l’autre, vous avez alors mérité le titre de diabétique de type 2 avec une glycémie moyenne de 11,1mmol/L et plus.

Il existe plusieurs moyens d’éviter le diabète ou de le gérer le mieux possible. Certains médicaments vont aider le sucre à entrer dans les cellules. Il est même possible de s’injecter de l’insuline directement ce qui agit comme un briseur de grève en faisant un pied de nez au pancréas. Bien que la médication soit au centre de la plupart des traitements et qu’elle soit partiellement efficace, aussi peu que 40 à 50% des diabétiques atteignent les cibles de glycémie fixées par le médecin.

C’est là qu’un kinésiologue et un nutritionniste peuvent entrer en scène. En effet le meilleur moyen pour faire entrer le sucre dans les cellules sans présence d’insuline est via l’entraînement en résistance. Un bon kinésiologue vous permettra de diminuer votre glycémie moyenne en quelques semaines. Évidemment tout ça dépend aussi de ce que vous mangez donc il faudra adapter votre alimentation en diminuant la charge glycémique des aliments que vous consommez et en augmentant les bons gras, les fibres et peut-être les protéines.

En sommes, bougez, mangez sainement et soyez bon pour corps. Étrange comme quoi la plupart de mes articles se terminent sur la même note. À croire que la pilule magique existe mais peut-être pas sous la forme qu’on voudrait.

 

 

 

Références :

https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/82-625-x/2018001/article/54982-eng.htm

http://www.preventiondiabete.ca/ce-qui-me-met-a-risque