Qualitarisme alimentaire

25 Nov 2019

Par Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP

Pierre-Olivier Pinard B.Sc. CFMP

Qualitarisme alimentaire, vous connaissez ?

 

À l’aire des documentaires sur le végétarisme, le végétalisme, l’alimentation cétogénique sans parler de toute la dernière décennie passée contre le sucre qui elle-même était une réponse à la diabolisation du gras, il y a de quoi être mêlé. Heureusement, je crois bien avoir trouvé la bonne option. Aussi prétentieux que ça puisse paraitre, je crois détenir une des clés d’une apparence saine et d’une santé améliorée basée sur mes années de pratique professionnelle et ma vie personnelle. Avez-vous entendu parler du qualitarisme ?

Ce n’est probablement pas le cas n’est-ce pas ? L’inverse serait étonnant en fait puisque le terme qualitarisme n’est pas dans le dictionnaire. Mis à part quelques philosophes qui ont utilisés ce néologisme à des fins de descriptions sociétales, je semble être le premier ici à l’appliquer au monde de l’alimentation. Cela étant dit, plusieurs sont déjà qualitariens sans même le savoir ?

Est qualitarien celui qui fait de la qualité des aliments consommés sa priorité. On ne parle donc pas ici de contrôler les calories, réduire le sucre, le gras ou utiliser des épices magiques. Aucun calcul ni principe de base axé sur la restriction. Vous mangez ce que vous voulez en autant que ce soit de la qualité tout en gardant une porte ouverte à consommer autre chose de temps à autres si ça répond à un réel besoin.

Les sceptiques et les esprits rationnels me questionneront sur la littérature scientifique entourant le sujet. Puisque, jusqu’à preuve du contraire, j’ai inventé un nouveau terme, vous devinerez qu’il n’existe aucune étude scientifique spécifiquement sur le sujet. En revanche, il existe une somme de processus physiologiques améliorés par la consommation d’aliments complets, de qualité et riches en nutriments.

C’est d’ailleurs de là qu’est venu l’idée de créer et définir le qualitarisme. Parmi ces processus physiologiques, on retrouve toutes les cascades inflammatoires démarrées par la consommation de certaines viandes. La viande a été sur le banc des accusés nombre de fois depuis les dernières années. En revanche, le principe de qualité n’est que trop rarement mis de l’avant. En effet, la consommation de viande est étudiée en son sens large en incluant souvent les charcuteries, viandes transformées ou simplement la viande provenant de bétail mal nourri. Même un paquet de viande hachée acheté en grande surface est plus souvent qu’autrement un produit de faible qualité suivant la façon dont le bétail est nourri. Consommer ce type de produits est lié à plusieurs cancers et autres maladies chez l’humain. Cependant, une viande rouge provenant d’un animal ayant été nourri avec de l’herbe en saison et non seulement du grain sera nettement meilleure pour la santé humaine amenant plusieurs nutriments importants dont de l’oméga 3.

Avant trop parler de qualité, il faut délimiter ce concept. Est-ce qu’un macaron à la pistache vendu dans une petite pâtisserie artisanale et un produit de qualité ? Est-ce qu’une salade au poulet vendue dans un restaurant de type fast food est un repas de qualité ? Une boite de truffles au chocolat noir achetée dans votre chocolaterie favorite peut-elle être mangée sans culpabilité ? Est de qualité tout aliment non-transformé ou composé de sous-produits non-transformé, ne contenant pas de sucre raffiné ou d’équivalent, ne contenant pas de gras trans et ayant été cultivé ou élevé selon des standards de qualité élevés. Le macaron contenant des additifs comme des colorants et du sucre raffiné ne peut donc pas être considéré comme un aliment de qualité, même chose pour les autres exemples cités.

L’objectif est donc simplement de miser sur une alimentation riche en produits de base comme les noix, légumineuses, produits de la mer, légumes, fruits, viandes, épices, infusion, huiles, etc. Les autres aliments souvent transformés seront présents en faible quantité selon les envies et besoins du moment. Vous êtes invité à un brunch du dimanche chez votre mère ? Vous pouvez manger ses crêpes même si elles ne sont pas ‘de qualité’ considérant que ça vous fera plaisir et que vous ne perdrez pas de vu votre objectif de manger globalement comme un qualitarien.

Tout est question de dosage et de garder en tête son objectif de manger des aliments de qualité aussi souvent que possible. Pourquoi ne pas partir une nouvelle mode ? Affichez-vous comme qualitarien la prochaine fois que quelqu’un vous demandera pourquoi vous ne voulez pas de dessert. C’est une idéologie simple qui s’éloigne des limites trop rigides des diètes populaires.